Prise de conscience.
Je crois que j'emmagasine trop en moi, que quand je souffre je ne me rends même plus compte que je souffre.
Je crois que j'étais vraiment attachée à Rémi et que je l'ai laissé partir sans faire d'efforts, et que maintenant qu'il n'est plus là je lui en veux. Je m'en suis rendue compte tard. Il me manque, je suis jalouse, plein de sentiments intenses qui ont vraiment du mal à sortir de mon subconscient.
Mercredi 30 mars 2011
M.
Je t'écrirais ici, c'est plus simple que de s'échanger des mails, tu as raison.
Il pleut fort, et je n'ai même pas envie de prendre un parapluie. Tu me manques, je suis perdue sans toi.
Ici les fruits sont toujours des pommes, des poires, des bananes, ils ont toujours la même saveur, il ne sont pas nécessairement bio, plein de pesticides, et j'y suis encore allergique.
Les couleurs ne sont pas flamboyantes.
Les gens ne sourient pas tout le temps.
La drogue, le sexe, l'alcool, tout est encore d'actualité, et moi aussi j'aimerais prendre l'air, devenir une aventurière. Oublier l'horreur, la laisser la.
Mais il y a une sorte de démon qui habite nos têtes nos corps et nos coeurs, et moi je me hais d'avoir attrapé ce virus.
Si tu savais comme l'inconnu m'attire, comme je rêve de te rejoindre et de partager les découvertes que tu fais avec toi, et surtout si tu savais comme ça m'a réchauffé le coeur de t'imaginer rire à dix mille milliards de kms d'ici, tellement.
Ce serait tellement simple de n'avoir pas bougé, par rapport à l'été dernier. On était toutes les deux libres et folles, et inconscientes.
Naives putain.
Je n'ai pas de nouvelles de la lettre de Baptiste (le mien), ça ne me concernait peut-être pas. Peut-être qu'il a pris sept années de ma vie sans en avoir rien à foutre au final.
Mais ça va, ça va. De toute façon je commence vraiment à croire que j'ai dressé une muraille entre mon être et la gente masculine depuis lui, j'ai mis tellement longtemps à me sortir de cet enfer, et je n'en ai pas encore fini avec lui.
Du coup rien ne m'atteint plus d'une semaine. A moins que je ne m'en rende même pas compte, il y a une pièce secrète, qui emmagasine tout. Peutêtre.
Avec toi, mon organisme a tout laissé passer, ne s'est pas méfié. Parce que tu es une fille, oui.
Et je souffre, je souffre vraiment de ton absence, je souffre de ta douleur, et de te lire, j'ai l'impression de tout comprendre, de ressentir, à un degré moindre certes, mais tout de même. Ressentir ta peine, ressentir que tu as de la peine, c'est horrible pour moi. Ca me fait pleurer. Parce que j'aimerais être à tes côtés. Je t'aime.
Mon amoureuse <3